Le premier janvier 2002, plus de deux cents municipalités ont été rayées de la carte québécoise sous l’effet d’un mouvement forcé de fusions par l’État. Il en est résulté plusieurs mandats pour Bélanger aux fins de créer de la cohérence entre l’image et la signalétique des anciennes villes devenues agglomérations, dont celui accordé par la ville agrandie de Lévis, ici explicité.
En 2012, Bélanger obtient un premier mandat, celui de réaliser le plan directeur de signalétique municipale pour la ville de Lévis.
La municipalité, chef-lieu de la région Chaudière-Appalaches, devenue septième plus populeuse du Québec, se retrouvait alors avec de multiples stèles disséminées sur les dix anciennes municipalités (Charny, Saint-Romuald, Saint-Nicolas, Saint-Rédempteur, Saint-Jean-Chrysostome, Pintendre, Saint-Étienne-de-Lauzon, Sainte-Hélène-de-Breakyville et Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy, sans oublier la ville originale portuaire de Lévis).
Malgré que la fameuse fusion datait de dix ans, plusieurs panneaux portaient encore l’identification des anciennes villes, idem pour les éléments de signalisations directionnels, lesquels référaient aux attraits et aux services publics avec les noms et parfois les couleurs associés aux municipalités disparues.
Un grand chantier d’unification de la signature sur les bâtiments municipaux qui avaient souvent changé de vocation s’est alors amorcé : si l’uniformité était un objectif physique, le développement d’un sentiment d’appartenance et de fierté était visé sur le plan politique.
Le plan directeur est venu baliser le design, la forme, les couleurs et l’apparence des modes d’identification et d’orientation à travers tout le territoire de la ville qui s’étend sur 444 km2. Le plan directeur est devenu pour les autorités lévisiennes le manuel de référence par excellence pour identifier, orienter et diffuser l’information publique municipale.
Notre collaboration avec la municipalité s’est poursuivie à titre de gestionnaire de projet lors de l’implantation des stèles marquant les frontières de la ville.
Longue introduction pour présenter le mandat accordé en 2016 alors que la ville réaménageait entièrement le Quai Paquet.
Selon la volonté de la ville et de sa Société des transports, le lieu est appelé à devenir une porte d’entrée attrayante pour la ville. Une place publique, une agora et d’immenses jeux d’eau composent l’ensemble qui culmine par une fontaine, la plus puissante du genre au Canada avec 160 jets s’élevant jusqu’à neuf mètres de hauteur.
« Après plus de 25 ans d’efforts collectifs, c’est l’aboutissement d’un rêve, soit celui de redonner le fleuve à la population. »
Or, les éléments signalétiques développés dans le Plan directeur ne convenaient pas au Quai Paquet qui méritait une signalisation identitaire distinctive, bien qu’harmonisée avec le langage visuel développé pour la ville en général.
« C’est ainsi que tout en conservant certains des éléments signature de la ville, notre travail nous a permis de développer un concept épousant l’architecture de la place », explique Stéphan Ouellet, chargé de projet chez Bélanger et designer industriel.